100 $ pour un shériff - True Grit-1969

John Wayne, le True Grit original

Par Giuseppe Salza le 22 février 2011
3 commentaires.
À l’occasion de l’arrivée en salles du film des frères Coen avec Jeff Bridges, Paramount a sorti un peu en catimini le Blu-ray de l’adaptation de 1969 du même roman (qui valut à « The Duke » le seul Oscar de sa carrière) avec une restauration en bonne et due forme et plusieurs bonus

Publié dans les années 60 et pour la deuxième fois numéro un des ventes aux Etats-Unis, après la sortie du film des frères Coen qui en est l'adaptation, True Grit est enfin traduit en français. Bien plus qu'un simple western, le livre de Portis s'impose comme un classique instantané de la littérature d'aventures. Pour petits et grands.



Personne, en France, n'avait idée de l'existence de True Grit, ni même de son auteur, Charles Portis. Parmi les amateurs de western, certains n'ignoraient peut-être pas que le petit classique d'Henry Hattaway, Cent dollars pour un shériff (avec John Wayne) était tiré d'un roman, mais le livre lui-même restait totalement inconnu du public français. A cela, une bonne raison : il n'avait jamais été édité de ce côté-ci de l'Atlantique. Il aura donc fallu un second film, réalisé par deux des enfants chéris des cinéphiles hexagonaux, pour que True Grit bénéficie enfin de la reconnaissance qu'il mérite.

Equipée sauvage. A sa lecture, on mesure vite la perte terrible si on avait du une fois encore passer à côté de ce bijou inclassable, entre western classique et fable, épopée romanesque et conte pour enfants. Dès le premier paragraphe, le lecteur est accroché. « Les gens ne croient pas qu'une fille de quatorze ans puisse quitter sa maison pour aller venger la mort de son père en plein hiver. (...) Je venais juste de fêter mon anniversaire lorsqu'un lâche du nom de Tom Chaney abattit mon père à Fort Smith, en Arkansas. En plus de sa vie, il lui vola son cheval, cent cinquante dollars en liquide, et deux pièces d'or frappées en Californie qu'il gardait dans la doublure de sa ceinture de toile. »
Trio. En quelques lignes, tout est là. Tout de suite : la force et la simplicité d'un véritable mythe en puissance, le genre de quêtes dont on fait les classiques, les livres qui traversent les décennies sans prendre la moindre ride. La narratrice, cette gamine de quatorze ans, c'est Mattie Ross, personnage romanesque formidable, entre Huckleberry Finn et la Alice de Lewis Carroll, avec un caractère sensiblement plus trempé, rigide, dure en affaires, impitoyable, totalement dépourvue d'humour, citant la Bible à chaque instant et menaçant régulièrement, à chaque fois qu'elle est contrariée, d'en référer à son avocat... Pour chercher à venger la mort de son père, l'héroïne va s'enfoncer en territoire indien, en compagnie d'un attelage improbable, formé d'un marshall borgne et irascible, fâcheusement porté sur la bouteille, et d'un jeune Texas ranger, raide comme la justice, machiste et brutal.
Initiation. Evidemment, les trois personnages, qui s'entendent comme chiens et chats, vont apprendre à se respecter, puis à s'apprécier au cours de ce périple au cœur de l'Arkansas et de l'Oklahoma, terres hostiles et sauvages. Une équipée qui mêle l'âpreté et la violence des westerns aux règles imposées du roman d'initiation, tandis que Mattie, confrontée à la dureté du monde dans lequel elle évolue, plonge directement de l'enfance à l'âge adulte.

Original. L'écriture de Portis colle parfaitement à ce qui pourrait apparaître comme une Geste du Far West, mêlant dialogues enlevés, personnages parfaitement caractérisés, de prime abord mille fois croisés dans ce genre d'histoires (et pourtant furieusement originaux dans ce genre pourtant très codifié), descriptions envoûtantes de ces terres indiennes régulièrement battues par les tempêtes de neige, fréquentes apparitions, au moment où l'on s'y attend le moins, d'un humour truculent qui épargne rarement les héros principaux et s'accompagne de ruptures de tons savoureuses, tandis que l'auteur mélange les genres de manière furieusement novatrice pour l'époque.

Séduction. Dans sa postface, l'écrivain Donna Tartt, auteur de l'extraordinaire roman Le Maître des illusions, vise juste. « Je ne connais pas d'autre roman qui séduise autant des classes d'âge aussi variées, aux goûts littéraires si différents ». C'est effectivement l'impression que l'on a en parcourant True Grit. Par son évidence même, son élégance et la merveilleuse simplicité de son intrigue, le livre rassemble les lecteurs venus des horizons les plus divers, tant la sincérité et la force de son propos, autant que l'épure de son style, trouvent sans peine une résonance en chacun de nous. Et l'on ne peut s'empêcher de penser que si l'on donnait à lire True Grit aux collégiens, on ne tarderait pas à repeupler les bibliothèques....

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Mon humble et simple avis sur le pourquoi de l'Oscar attribué pour ce rôle :

C'est dans ce seul film où je ne vois pas les gestes et dégaine habituel du Duke.
Même lorsqu'il ne joue pas un rôle de Cow-boy, il jetait sa cigarette de la même manière (voir le côté rageur de la cigarette jetait sur le côté par un mouvement de bras dans l'homme tranquille), il avait une démarche identique lorsqu'il devait éviter un obstacle (une chaise, une table....) dans la plupart des films.

Tandis que ce rôle de vieux Marshall, ronchon, alcoolique, borgne, sans jolie fille qui tombe amoureuse de lui (là on pourrait créer un sujet de discussion car par exemple Hatari : la jeune femme, entourée de différents jeunes hommes, tombent, par hasard ?! amoureuse de celui qui pourrait être son père)...
il tombe de cheval, mange des galettes, .....

Hollywood, qui cherchait l'occasion de le récompenser avec un Oscar ne pouvait pas jusqu'à ce film car il était légitime de penser : "Pourquoi pas plus tôt ?"
Pour le film "Alamo" il aurait dû avoir l'Oscar pour la réalisation ou pour le meilleur film, mais là, c'est tout le battage fait dans les semaines (et pas la veille ainsi qu'écrit quelque part) qui précédèrent la cérémonie sur le fait qu'Alamo "était le meilleur, on va gagner" fait par des personnes qui n'ont pas su avoir de l'humilité.

Mais True Grit a permis à John Wayne d'avoir un rôle VRAIMENT différent !

Trés bien vu, trés bonne analyse, Cochise.

Pour moi l'oscar , sa meilleur interprétation, c'est Ethan dans la Prisonnière du désert, "The searchers" (Rôle et film beaucoup plus complexe, que ce que la mauvaise critique en a dit, c'est PLUS qu'un western)

En fait il aurait pu , du, avoir plusieurs Oscasr, mais il a l'Oscar de la popularité, c'est le plus beau.....

Mon avis BLU-RAY :
Cette version est quasi fidèle au livre. Plus peut-être que la version des frères Coen qui ont ajoutés des passages.
Le passage en BLU-RAY n'est pas hypervisible par rapport au DVD mais les paysages le méritent.

Vous vous posez des questions sur les 2 versions de True Grit ?
1969 Le film d'Henri Hathaway avec John Wayne
2010 Le film des frères Coen

Allez sur le site suivant :
http://truegrit.fr.gd/

vous y trouverez une comparaison entre les 2 films ET le livre original !

 

Merci Cochise je vais étudier ton lien avec grand plaisir !  

John Wayne as Rooster Cogburn: 10 Quotes About Iconic Role
Tuesday, 17 Mar 2015 12:27 PM
By Leslie Moses


John Wayne was Rooster Cogburn in the 1969 Western “True Grit.” But by that time, the characteristically good-looking actor had added age and weight, and, for his Rooster role, an eye patch. He won his first acting Oscar for the part anyway.

Here are some reasons why.

1. In his 1969 review of “True Grit,” Roger Ebert gave the film four stars and said, “Wayne, in fact, towers over this special movie. He is not playing the same Western role he always plays. Instead, he can play Rooster because of all the Western roles he has played. He brings an ease and authority to the character. He never reaches. He never falters. It's all there, a quiet confidence that grows out of 40 years of acting. God loves the old pros.”

2. That same year, New York Times movie critic Vincent Canby wrote, “John Wayne is its star, a man who has been in movies for almost 40 years and who has the best role of his career as the old, fat, one-eyed marshal.”

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3. Wayne “gives one of his greatest larger-than-life performances as Rooster Cogburn, the size of which, if attempted by another actor, would seem cartoonish,” said Brian Eggert, Deep Focus Review.

4. “In Charles Portis' 1968 Wild West novel, Rooster Cogburn is a one-eyed, overweight lawman who ain't takin' any guff. In the 1969 film, he's John Wayne. Always more of an icon than an actor, Wayne uses his drawl and his swagger to make Rooster a classic movie cowboy. When we meet him, he's hauling bad guys to jail, and in the last scene, he jumps his horse over a fence and rides into the sunset. He might be an ornery old cuss, but in Wayne's hands, Rooster Cogburn is an American hero.” Mark Blankenship, "Today."

5. “If you love movie-star acting, however, do yourself a favor: Get a hold of the original ‘True Grit’ and watch it,” said Owen Gleiberman of Entertainment Weekly. “Because what you’ll see is that John Wayne’s performance is a marvel. He makes Rooster Cogburn a cantankerous old cuss, a kind of cowpoke precursor to Clint Eastwood’s Dirty Harry — the kind of law enforcer who never met a bad guy he didn’t like to shoot.”

6. In 2010, New York Times critic Michael Cieply said, “Inevitably, however, a craggy, overweight Wayne subsumed the original ‘True Grit.’ He wore an eye patch and played the role with a bluster that a letter-writer to The New York Times, an Essex County College professor named G. Howard Poteet, likened to Wallace Beery’s performance as Long John Silver in ‘Treasure Island.’ If Beery hit the top, Wayne went over it.”

7. Rooster was “sure as hell my first decent role in twenty years,” Wayne himself said. “And my first chance to play a character role instead of John Wayne.” This was noted in AMC's "Story Notes" for “True Grit.”

8. According to The Guardian, "I didn't want to impersonate John Wayne: I didn't think about him and his interpretation at all,” said Jeff Bridges, who played Rooster Cogburn in the 2010 film version.

9. Wayne was a star, but still somewhat without honor. In a 1971 issue of Playboy, a writer from the magazine stated, “That oversight was belatedly rectified when his peers voted the tearful star a 1970 Oscar for his portrayal of Rooster Cogburn, the tobacco-chewing, hard-drinking, straight-shooting, patch-eyed marshal in ‘True Grit’ — a possibly unwitting exercise in self-parody that good-naturedly spoofed dozens of his past characterizations.”

10. “To my thinking, the original version of ‘True Grit’ was flat as a corn cake until John Wayne showed up on the screen,” wrote Larry McMurtry in the New York Review of Books in 2011.

Avec un petit lien sympa ici :
http://truegrit.fr.gd/Page-d-h-accueil.htm

Merci Cochise29