Les 4 fils de Katie Elder - The Sons of Katie Elder - 1965

LES QUATRE FILS DE KATIE ELDER - LA CRITIQUE

L’aîné des Elder


Réalisateur : Hathaway, Henry
Acteurs : Dean Martin, George Kennedy, John Wayne, Earl Holliman, Martha Hyer
Genre : Western
Nationalité : Américain
Date de sortie : 21 octobre 1965
Durée : 2h02mn
Titre original : The Sons of Katie Elder

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(photos et vidéo à visionner sur le lien)



D’un joli classicisme, ce western efficace manque peut-être de personnalité pour vraiment emballer. Il n’en demeure pas moins représentatif de l’excellente tenue du corpus né de l’association entre Henry Hathaway et John Wayne.
L’argument : Katie Elder meurt dans la misère. A son enterrement, ses fils découvrent que le ranch familial a été perdu au jeu lors d’une partie truquée par leur père, juste avant que ce dernier soit assassiné. Les frères vont ensemble mener leur enquête.

Notre avis : Vieux projet qui a traîné dans les tiroirs de la Paramount depuis le milieu des années 50, le scénario des Quatre fils de Katie Elder a maintes fois été remanié en fonction des artistes qui étaient attachés à la création du film. Envisagé un temps pour mettre en valeur Alan Ladd sous la direction de John Sturges, le script est finalement récupéré par Henry Hathaway qui doit diriger John Wayne dès 1964. Toutefois, le tournage est repoussé à cause du cancer de la star, opérée en urgence durant l’année. En convalescence, le Duke insiste pour tourner lui-même ses scènes d’action afin de prouver au public qu’il n’a pas été trop diminué par cette terrible maladie. L’œil exercé pourra tout de même remarquer quelques hésitations dans la démarche de l’acteur.

Classique histoire d’expropriation et de vengeance, Les quatre fils de Katie Elder (1965) semble ne pas avoir pris acte des évolutions du western en ce milieu des années 60 et propose un spectacle parfaitement calibré destiné à satisfaire les fans de la première heure. Même si cette histoire de lutte entre quatre frangins et un potentat local se fonde sur le thème très en vogue de la vengeance popularisée par le western transalpin, Hathaway ne s’autorise aucune fantaisie particulière et emballe un produit sage, mais toujours bien ficelé. Porté par une interprétation de premier ordre (on apprécie toujours autant le duo formé par Wayne et Dean Martin, même s’il fonctionne moins bien que dans Rio Bravo) qui confronte l’ancienne génération aux petits nouveaux issus de l’Actor’s Studio (Dennis Hopper fait preuve de beaucoup de présence dans un rôle pourtant effacé), le long-métrage alterne avec une science éprouvée du rythme les moments intimistes et les scènes d’action. Parmi les séquences les plus mémorables, on notera notamment l’attaque du convoi de prisonniers sur un pont. Tendue à souhait, la scène prouve une fois de plus le savoir-faire d’un réalisateur rompu à l’exercice.

Si le résultat final manque sans doute de personnalité – la faute à un Henry Hathaway efficace mais au travail parfois trop appliqué – Les quatre fils de Katie Elder (1965) demeure un western de grande qualité, réalisé avec rigueur, interprété avec talent et sublimé par le thème musical entraînant composé par un Elmer Bernstein en mode Sept mercenaires. Le public de l’époque ne s’y est pas trompé en lui réservant un excellent accueil dans les salles (et 1 605 592 entrées en France). D’ailleurs, l’association entre Hathaway et John Wayne, déjà entamée depuis quelques années, n’allait pas s’arrêter en si bon chemin puisque les deux compères ont dégoupillé en 1969 la bombe True Grit – cent dollars pour un shérif, devenu pour beaucoup un film culte.


Virgile Dumez